Disposant d’au moins 140 langues nationales, le Tchad prône la politique linguistique en créant des dispositifs administratifs et techniques. Outre l’ouverture du département de linguistique dans les universités du pays, il existe au Ministère de l’éducation nationale et de la promotion civique (MENPC), la Direction de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (DAPLAN). De même, la mise en œuvre de la stratégie faire-faire permet aux opérateurs locaux de réaliser les activités socioculturelles et éducatives dans les langues du terroir. Parmi les langues tchadiennes, figure celle reconnue sous l’appellation de ‘‘gor’’. La langue gor est une des composantes du groupe sara, de la famille nilo-saharienne. La promotion de la langue gor se fait à travers les recherches scientifiques, l’édition des livres d’apprentissage et la traduction de la Bible. La réalisation de toutes ces activités nécessite une forte participation locale dès lors que les apports des partenaires externes ne sont que de subventions. Fort de ce fait, l’on put estimer que, ne peut véritablement contribuer au développement de sa langue maternelle, que celui qui a l’amour de celle-ci. C’est à niveau d’engagement des locuteurs que l’on place la présente étude dont le sujet s’intitule : « l’attitude des intellectuels tchadiens face à leur langue maternelle : cas des gor vivant à N’Djamena ». La collecte et le traitement des données qualitatives ont permis d’obtenir des résultats qui renseignent que, les intellectuels gor, bien qu’ils ne se soient pas montrés très assidus dans l’apprentissage et l’utilisation de l’écriture de leur langue, ils participent à la mise en œuvre des programmes de développement de cette langue, en donnant leurs biens matériels et financiers.